Passerelle LECTURE

Mémoire, entre réel et imaginaire

Avant de prendre le large, empruntons une passerelle, pour naviguer d’une rive à l’autre de notre mémoire collective et musicale dans un univers polyphonique où mots et musiques s’interpellent. Ainsi, à l’Encre marine, la restitution du Collège de traduction autour de textes de Bob Dylan (le jeudi 27/04 à 18H) répond aux évocations de Keith Richards et Patty Smith célébrés la veille. Le Théâtre des Charmes accueille Le ventre de la mer, une lecture habitée de la deuxième partie du livre Océan mer, qui entrera en résonance avec une forme théâtrale exceptionnelle, le lendemain au Théâtre du Château. L’océan pour nous faire passer du petit village de pêcheurs de Claudine Galea, sur les bords de la Méditerranée, à la pension Almayer, imaginée par Alessandro Baricco. Une passerelle donc, pour mieux appréhender la richesse, la profondeur d’une mémoire multiple, onirique et musicale, dans une diversité de formes, de performances, d’échos.

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Il y a Elisewin, une jeune fille malade impossible à guérir. Il y a le père Pluche, prêtre farfelu qui ne dit jamais ce qu’il aurait fallu dire, mais qui veille sur Elisewin. Il y a Ann Devéria, très belle femme, qui doit guérir d’un mal qu’on appelle adultère. Adams aussi, un homme qui maîtrise la télékinésie et qui attend.

Plasson, le peintre qui cherche à faire le portrait de la mer. Bartleboom, le scientifique qui étudie où finit la mer.

Sur un plateau nu, vaste comme un océan, seule, une comédienne donne vie aux personnages de la pension Almayer, tenue par des enfants. Océan mer est le terreau de ce qu’ils ont été, de ce qu’ils sont et de ce qu’ils craignent de devenir. Ici, il n’est plus temps de rêver, il est temps d’avancer. Il est temps de se lever, de ne plus céder à la peur et de venger ses amours.

Adapté par une jeune compagnie rouennaise, le célèbre roman d’Alessandro Baricco est une véritable déferlante jouissive et inattendue.

Éditions Gallimard, 2002

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